Jour 3 : le Landmannalaugar

Le Landmannalaugar, c’est un des lieux des terres inhabitées de l’Islande les plus populaires, et parmi les plus faciles d’accès, et ce n'en est pas moins beau pour autant.

Un passage express et une micro rando il y a 10 ans nous avait subjugué…Alors cette fois-ci on a prévu d’y passer une journée entière. On est gâté par un grand soleil qui donne toute sa mesure au paysage grandiose qui se déroule sous nos yeux : des montagnes rouges, roses, vertes, striées de jaune, de bleu, de noir, de neige. Parfois elles sortent de terre, comme ça, parfois le relief des massifs est comme ondulé et s’étend à perte de vue. On passe à côté d’un grand lac glaciaire qui brille de mille feux au soleil. Les formations rocheuses nous évoquent des diables et même un évêque à mitre.

Il y a effectivement pas mal de monde sur la piste ! On arrive sur place par la fin de la piste 225 et de la 208 nord.

On se gare juste avant le gué, un poil plus impressionnant que celui de la veille. 

Après avoir acheté la carte de rando, on repart se garer au point de départ le plus éloigné du camp pour entamer la grande balade de 13km qui nous emmène rapidement vers le Ljotipollur, une belle mare bleue foncée engoncée dans des falaises de sable rouge. Là haut, on croise des randonneuses à cheval qui font très envie aux filles… allez, vous ferez ça aussi, plus tard ! La balade est facile, plate, et les paysages sont variés et très beaux : d’un champ de lave on passe à des marécages qui précèdent un beau massif, on revient dans un champ de lave très fourni en formations étranges, petits moucherons et gros trous, on grimpe ensuite pour une vue sur le lac Frostastadavatn… On aperçoit un petit cratère rouge et vert (Stutur) pas très loin de la voiture, il est touchant ce petit cratère, allez savoir pourquoi !… Les enfants marchent tellement bien que malgré tous les arrêts « regardez comme c’est beau » de la balade, on est rentré à 15.30 (départ à 11.00).

frostadavatn

Ljotipöllur

Stutur

Stutur again... on ne s'en lasse pas

Comme on dort au refuge ce soir, Laurent propose de checker tout de suite, avant de repartir pour une autre balade, vers les Brennisteinsalda, un sommet situé de l’autre côté du camp. De ce côté-là, il y a des fumerolles, et surtout un très beau « cirque » de montagnes de couleur. On passe le gué après une très longue hésitation, observation du trajet des bus et d’un Jimny qui repart en sens inverse. Il faut dire que, soleil et passages répétés obligent, la rivière est trouble et un peu plus haute que ce matin. Laurent est suivi de toute une file de conducteurs aussi sceptiques que nous sur les capacités de leur 4x4 de loc à ne pas flancher au milieu de la rivière… Le truc, c’est que maintenant, on sera bien obligés de le passer demain matin !

Au moment de poser nos affaires dans le dortoir, le nez en l’air et galet de 4cm de diamètre sous la chaussure, c’est le drame en sortant de la « hut » d’info, entorse… je suis assez coutumière du fait, et cela m’arrive sans arrêt depuis que je marche avec ces chaussures à la semelle tellement épaisse que je ne sens rien sous mes pieds. Rien que de l’écrire, j’ai mal ! Bien plus mal que d’habitude… pitié ne me dites pas que les vacances sont foutues et que je me suis fait l’entorse de ma vie... Après 20mn, je me traîne comme je peux au refuge, nausée de douleur, toussa toussa, joie, bonheur…et puis je me résigne, je ne vais pas gâcher cette belle journée, les vacances. Toutes mes « torsions de cheville » sont passées en 2 heures, celle-là m’a fait plus mal, mais je prends le (gros) risque d’y aller. Cette balade, j’en rêve depuis 10 ans, c’est vraiment trop c…

Dans la panique, on part sans la carte, ce qui nous vaudra une vue mémorable tout en haut du Brennisteinsalda mais aussi une belle trouille avec les enfants pour y grimper et en redescendre (terrain super glissant à flanc de crête…), et une balade de 8km au lieu des 6km faciles initialement prévus et promis… Un peu dur pour les schtroumpfs, mais notre plus beau souvenir de rando. Louise se fait la réflexion que l’on croise beaucoup de français (c’est vrai, on n’a croisé quasiment que des français ce jour-là, bien plus qu’en faisant le tour de la Route 1 !) et qu’ils sont tous « très gentils », prêts à rendre service, à nous aider sur le chemin. J’ai bien une théorie stupide sur les gens qui aiment la montagne, mais je vous en fait grâce :D.

Après la balade, bain chaud promis depuis le mois de mars, bain dû, le top pour une cheville malade, mais on y va malgré un petit 8°C extérieur des plus vivifiants ! Bien agréable ce petit bain naturel et ses 38°C ! Après ça, place à une douche bien méritée et aux préparatifs pour la nuit.

On partage le dortoir avec une autre famille française, 3 enfants plus grands que les nôtres, que l’on retrouve à la cuisine. J’aime bien ces moments où l’on a l’occasion d’échanger nos impressions, les bons plans de balades, de conduite de voiture, de cheville foulée et cie. Se raconter un peu nos vies et comment on en est arrivé à passer nos vacances ici ! Ils reviennent de Skogar, où ils ont fait la balade que l’on envisage demain soir, un petit bout du grand trek dans les Fimmvörduhàls, la « balade des cascades »… je suis un peu inquiète pour ma cheville, je me dis que j’ai eu trop mal pour que ce soit honnête, je suis donc contente d’apprendre qu’elle n’est pas éprouvante.

A côté de nous, une grande tablée Nomade aventure passe un bon moment. Les guides ont l’air passionnants, et après avoir discuté avec quelques-uns des voyageurs en goguette, ils sont tous hyper contents de leur voyage, et franchement ça donne envie (d'autant que leur dîner est un poil plus glamour que le nôtre !). Au passage, la cuisine du refuge est vraiment top.

Côté nuit en refuge, on regrette notre cottage douillet du Landmannahellir : pas de rideaux, chauffage à fond, ce n’est pas cette nuit qu’on se reposera, mais tant pis, une journée complète à cet endroit valait bien une petite nuit pourrie.

Comments

[Stephdepech]

Trop beau ces paysages et ce stutur j adore !

Merci pour le partage ;-)