Jour 7 : In the car, vers Berunes

Aujourd'hui, c'est notre plus grosse journée de voyage, pas moins de 5.30 prévues dans la voiture, avec le parti pris d'éviter le parc national de Skaftafell, que j'avais trouvé bondé il y a 10 ans déjà, et dont la balade entreprise ne m'avait pas laissé un souvenir impérissable. Après une petite étude des tarifs pour aller toucher du doigt le glacier avec des enfants de moins de 10 ans (= balade en skidoo ou en 4x4 que j'aurais tendance à éviter qui plus est...), je renonce également. Donc au programme : route. On s'arrêtera juste voir les lagons de Fjallsarlon et Jokulsarlon parce que quand même -et si on peut, on fera une balade dans le canyon Fjadrargljufur.

Voire on ira à la piscine de Höfn.

Mais ça, c'était sans compter un truc qui arrive de temps en temps, on ne sait pas trop comment, ni pourquoi, une série de petits événements qui s'enchaînent et qui aboutissent à un truc terrible : la journée de la mauvaise humeur = journée de la lose. D'un coup tout se passe mal, les enfants se disputent au fond de la voiture, papa Titoubrun décide de rouler comme un fou et de louper allègrement tous les jolis paysages traversés, et moi je suis à cran de l'ambiance subséquente...

Donc, on commence par 1)partir à 10.30 soit bien trop tard au vu du programme 2) on se dit qu'on pourra faire nos courses ailleurs qu'à Kirkjubaerjarklaustur (hein c'est rigolo à lire) : erreur fatale, sache gentil voyageur en Islande qu'il ne se passe RIEN côté remplissage de sac à dos, si modeste soit-il, entre Kirkjuaberjarkalustur et Höfn. Ou comment se mettre la pression quand tu voyages un dimanche et que tu lis dans le Routard que Netto ferme ses portes à 18.00. 3) petit 3, tout le monde est de mauvais poil, ça arrive, mais je déteste ce genre de souvenirs de vacances.

Contre mauvaise fortune bon coeur, on laisse donc de côté le magnifique canyon envisagé, pour s'arrêter aux abords des lagons remplis d'icebergs de Fjallsarlon. Retrospectivement, je me dis que cette partie de l'Islande mérite largement à elle seule une grande semaine. Alors on remet ça ?

L'avancée du glacier est impressionante, et c'est le plus près que l'on aura fait sur les vacances ! C'est beau, non ?

Après Fjallsarlon, on emmène les enfants à Jökulsarlon, qui vaut tout de même son pesant d'icebergs et d'eau d'un bleu profond. Pour le coup, on a une bonne idée qui mettra tout le monde d'accord le temps d'une balade de 2 bonnes heures : on se gare sur le 2e parking en venant de Fjallsarlon, très loin du parking principal bondé de cars et de voitures ! Il n'y a presque personne sur les bords du lagon à cet endroit, il fait grand soleil, on se régale ! On voit même un phoque, les enfants sont ravis !

Après la pause, il faut arriver avant l'heure fatidique au supermarché. Le pied sur l'accélérateur en Islande n'est pas forcément une bonne idée : limitée à 90km/h, on roule à 100 et des brouettes, ce qui nous vaudra d'être chopé par LE radar croisés des vacances, et de continuer cette journée sur sa lancée avec une belle amende à notre actif (21500Kr soit 150€ pour finir de dissuader les aventuriers de la pédale de droite). Une fois à Höfn, il nous reste encore un paquet de kilomètres à avaler, mais quelle route... ce début des fjords de l'est, au soleil, est une pure merveille. Du coup la bonne humeur revient chez tout le monde... que c'est beau... là encore on pourrait y passer des semaines à marcher, savourer, admirer ... les contrastes de couleurs sont tellement beau, la mer tellement bleue glaciale...

Pour la nuit, on a réservé à l'Auberge de Jeunesse de berunes, chaudement recommandée à la fois par le routard et le Lonely planet. Il paraît que de bons esprits protègent cet endroit... pas impossible tant l'air ici respire la pureté, la simplicité et la bonne volonté. Tout est parfait. La vue sur le fjord... Waouh !

Même si, en fait, Olafur n'a pas noté la réservation : aucun souci, on a une chambre un poil petite pour 5, certes, mais tout à fait confortable et juste à côté de la salle de bains - bien pratique et indispensable après deux jours en refuge, je vous passe les détails  On a accès à une grande cuisine partagée avec de grandes tables conviviales, et c'est là que l'on croise une famille française en "roots voyage", camping sous la pluie, et ils s'éclatent ! On a fait le même arrêt à Höfn et eux ont opté pour les fameuses langoustines : grâce à eux, exit les pâtes jusqu'à la fin du voyage, je repars avec une grande liste de leurs heureuses tentatives culinaires, et on va se régaler. Dans la cuisine, un petit panneau vous vante les mérites de l'eau du robinet d'Islande "qui descend des glaciers". On croise un groupe de cyclistes anglais courageux et fatigués avec qui on finit par trouver le lave-linge qu'ils cherchent. Bref, ici, on est bien, pile comme on aime, pile comme on l'imaginait, pile comme on veut voyager. La magie opère. Magie du lieu, magie de l'Islande et de ses paysages, de son air vif, de son histoire : tout se mêle dans ce sentiment d'harmonie profonde qui fait que l'Islande aura tendance à bouleverser votre vie. Ni plus. Ni moins.